Cadre pour des réunions efficaces et agréables

L’importance du cadre de sécurité

Nous l’avons déterminé sur base d’expériences pratiques au sein du Réseau transition, des initiatives dans lesquelles nous agissons, du Transition Network ou encore de l’Université du Nous. Le texte d’explication ci-dessous est largement inspiré d’un cahier pédagogique de l’Université du Nous.

Fonctionner en groupe durablement, travailler en confiance, nous investir pleinement et donc nous engager, demande de la confiance. Et pour faciliter la construction de cette confiance, permettre à chacun de s’épanouir, nous avons besoin d’un minimum de sécurité. Poser notre conscience et des mots sur ce dont chacun a besoin pour se sentir en sécurité permet la co-construction de ce cadre. C’est un outil qui fait appel à la responsabilité de chacun. Il n’y a pas de cadre de sécurité type et applicable à toute situation.

Le cadre de sécurité est constitué des règles minimales communes, auxquelles chacun sera engagé, afin de satisfaire notre besoin de limites claires dans lesquelles nous pouvons vivre une pleine liberté de croissance individuelle et collective. Dans un groupe de transition, le cadre de sécurité est idéalement co-construit. Il nécessite parfois de mêler des aspects relationnels, juridiques, financiers. C’est donc un travail qui peut être complexe. Il constitue en soi un exercice de groupe intéressant pour oser aborder des sujets délicats, et créer du « Nous ».

Attention, vouloir tout circonscrire au départ serait une erreur. Il s’agit plutôt de poser des règles qui évolueront nécessairement avec la vie et l’histoire du projet.

Important ! LE CADRE DE SÉCURITÉ Ne garantit pas un fonctionnement sans faille et sans problème, Ne régulera pas systématiquement les comportements humains au sein du groupe. Les règles et les limites posées n’évitent pas la transgression volontaire ou involontaire. N‘a pas pour vocation d’éviter le conflit ou de gommer nos divergences, qui sont la source de l’évolution du groupe par leurs richesses. Permet d’avoir un document opposable par tous auquel nous pouvons nous référer pour débattre et statuer ensemble sur une transgression. Permet davantage d’oser aborder et traverser les zones de conflits avec plus de sérénité et de confort plutôt que de les éviter. Un groupe, pour évoluer, rester créatif et vivant a besoin de ses conflits comme énergie de mouvement.

Proposition pour la mise en œuvre et vie d’un cadre de sécurité

  • Co-construction par les membres fondateurs et/ou les premiers participants du groupe.
  • Évolution au fur et à mesure de la vie du groupe.
  • Validation par tous les membres du groupe, de l’organisation (au moment de la création/modification du cadre et par chaque nouveau membre).
  • Opposable par tous quand l’un des membres du groupe en ressent ou en juge la nécessité.

Proposition d’éléments constitutifs d’un cadre de sécurité pour une initiative de transition

  • Un mode de prise de décision : Comment prendrons-nous nos décisions ?
  • Une charte relationnelle minimale : Comment allons-nous relationner ? Quels modes de communication ? Quel cadre pour gérer les conflits ?
  • Un processus d’intégration : Comment accueillerons-nous des nouveaux membres, quelles sont les conditions nécessaires à l’intégration des nouveaux ? Quels sont les prérequis, les étapes nécessaires pour intégrer le groupe ?
  • Un processus de sortie : Comment puis-je sortir du groupe, de l’organisation, en sécurité pour moi et pour elle, au moment où je m’engage ? Chacun-e doit savoir qu’un départ pourra être discuté au sein du groupe pour en définir les modalités et les conditions.
  • Un processus d’exclusion : Comment pouvons-nous mettre à l’écart, empêcher de nuire une personne qui mettrait le groupe et ses objectifs en danger ? Si je m’investis et m’engage dans un projet c’est pour qu’il vive et donc qu’il dure. Comment le groupe peut-il m’empêcher de nuire à cette pérennité dans l’hypothèse où je serais défaillant ? Il s’agit d’un processus qui passe par des étapes ayant pour objet d’envisager l’exclusion comme la dernière et ultime étape du processus.