La première initiative de transition est apparue en 2006 à Totnes, elle a rapidement suscité beaucoup d’intérêt. La démarche a été “répliquée” dans les villes voisines, puis dans les villes voisines des villes voisines… Suite à ce succès, le Transition Network a été créé en 2007 pour soutenir ces initiatives au Royaume Uni… Mais les initiatives ont commencé à apparaître aussi à travers le monde, et le Transition Network est devenu un réseau international. Mais quelle y est la place des réseaux nationaux ? Et pourquoi se sont-ils réunis en septembre dernier dans la région de Lyon ?

Un développement organique
Le développement international des initiatives de transition est plutôt organique. Elles apparaissent là où le contexte est prêt, c’est à dire lorsque des personnes trouvent la démarche utile et excitante, qu’elles y trouvent du sens et un moyen d’améliorer leur vie. Il en est de même pour la structuration en réseau. Des réseaux nationaux ou régionaux apparaissent là où le contexte est prêt. Cela démarre souvent de l’initiative de quelques-un(e)s, qui sentent qu’un réseau serait utile pour soutenir les initiatives locales. C’est ce qui s’est passé chez nous, avec l’émergence duRéseau Transition Wallonie-Bruxelles depuis 2011, autour de la venue de Rob Hopkins à Bruxelles et de la tournée de Nils Aguilar avec son excellent film “Culture en transition”. Depuis 2011, des réunions, des formations et une conviviale ont été organisés, un site web a été créé, une équipe de support a été mise en place…
Construire un réseau de réseaux
Mais quelle est la place de ces réseaux nationaux ou régionaux (appelés “National Hubs”) au sein du Transition Network ? C’est une question qui est travaillée en ce moment, et elle a été centrale lors de la rencontre internationale qui a eu lieu du 19 au 22 septembre dernier dans la région de Lyon, en France… Avec Bart et Ralph, nous représentions les deux réseaux régionaux à cette rencontre.
Les deux premières journées ont eu lieu à Lyon, nous étions logés chez l’habitant, ce qui a permis de belles rencontres. Mais nous étions d’abord là pour travailler… J’ai eu le plaisir de co-animer la première journée de cette rencontre avec Juan Del Rio et Gary Alexander. Après avoir posé un cadre pour favoriser une dynamique de groupe efficace et agréable, nous avons fait plus ample connaissance avec les représentants des 18 pays présents. Nous avons eu des échanges intéressants sur l’état d’avancement des réseaux nationaux, celui des initiatives ainsi que leur réussites et les défis rencontrés dans les différents contextes. Nous avons également animé un processus de transition intérieure et un forum ouvert qui a exploré la question suivante : “quels sont les défis, opportunités et besoins des réseaux nationaux”. Et en soirée, un magnifique pique nique nous a été préparé par des transitionnaires lyonnais, qui se sont occupés magnifiquement des repas et de la logistique des 4 jours.
Les 18 pays, majoritairement européens, représentés par leurs réseaux nationaux ou régionaux lors de la réunion des National Hubs en septembre 2013 à Lyon:
Allemagne, Belgique (Flandres et wallonie-Bruxelles), Brésil, Croatie, Danemark, Espagne, France, Israel, Italie, Lettonie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Roumanie, Royaume Uni, Suède.
La stratégie du Transition network
La deuxième journée a été animée par Sarah Mc Adam et Peter Lipman. Ils nous ont informés de l’état de la réflexion sur les évolutions au sein du Transition Network, notamment pour s’adapter au caractère de plus en plus multiculturel du réseau international, mais aussi par exemple au sujet de la définition même de ce qu’est une initiative de transition. D’autres questions ont été abordées, telles que : Quels sont les rôles du Transition Network, à quoi doit-il porter attention de façon prioritaire ? Quelle rôles pourraient jouer les réseaux nationaux dans les organes de décision ?
Ces informations ont ensuite été approfondies lors d’un World Café qui a permis un travail d’intégration de la vision et des enjeux des réseaux nationaux et du Transition Network. Bien entendu, nous sommes ressorti de ces échanges très ouverts avec de nombreuses questions nouvelles… Sources de futures avancées de la transition. La journée s’est clôturée par un chant et quelques visites de projets d’économie locale résiliente. Celles et ceux qui le souhaitaient ont fini la soirée dans un bar associatif.
Deux belles journées à Charette
Les deux journées suivantes ont eu lieu dans un cadre magnifique. La ferme de la Chalonne, dans le village de Charette, accueillait ce week-end là une rencontre régionale des initiatives de transition, avec logement sous tente ou chez l’habitant. Le samedi a commencé par un repas préparés ensemble qui a été suivi par une promenade vers le lieu de travail. Nous avons pris l’air et pu mieux nous connaître après deux premières longues journées de réunion…
Mais nous avons également travaillé durement… Rejoints par Fiona Ward et Naresh Giangrande, nous avons découvert le samedi après-midi des nouveautés au sujet de divers projets portés par le transition Network : Reconomy Project, les nouvelles formations et une rencontre des formateurs de différents pays qui fut bien intéressante, le développement d’outils web, les projetsd’éducation en transition, la transition intérieure, les projets de recherche ou encore le transition infographic… Pour clôturer le samedi, un bon repas, une soirée danses folk endiablée et une promenade animée par un spectacle nocturne…

Les sessions de travail du dimanche a été animé par Ben Brangwyn et Filipa Pimentel, qui coordonnaient également l’organisation des quatre jours de rencontre. La journée a commencé par du travail en sous groupes ou, pour ceux qui voulaient, par des échanges de savoir faire avec les transitionnaires français : fabrication de briques en terre crue, gestion de conflits, échanges de bonnes idées de projets…
Lors de la session pléniaire, nous avons envisagé les prochaines étapes de la construction de ce réseau international. Avec des questions telles que : “Qu’est-ce qu’un réseau national/régional et que fait-il ?”, “quelle place donner aux réseaux nationaux dans les instances du Transition network ?”, “Comment définir le rôle et les responsabilités de la coordination internationale ?”, “Comment favoriser les échanges de pratiques et d’expérience entre réseaux nationaux”… Ces discussions ont abouti en la formation de plusieurs groupes de travail (recherche de fond, structure, construction d’un réseau de support, outils de communication) , chargés de faire avancer ces questions pendant l’année 2014…
Les membres de l’équipe de support suivent le travail de ces groupes. N’hésitez pas à nous manifester votre intérêt pour ce travail en nous contactant (info@reseautransition.be).
La rencontre s’est terminée avec les traditionnels et émouvants aurevoir et autres “Free hugs”… ainsi qu’un repas festif dans un quartier historique de Lyon pour les irréductibles…
Avant de reprendre le train le lendemain matin vers Bruxelles, où du travail m’attendait déjà avec impatience dans l’équipe de support en pleine formation…